Notre pays est sinistré par un étatisme délirant porté par la droite comme par la gauche.
Jamais en temps de paix, l’État n’a eu une telle place dans notre société.
Nous détenons le record mondial du nombre d’élus par habitant (plus de 600 000, 1 pour 108 habitants).
Les dépenses publiques sont passées de 12,6 % du PIB en 1912 à 39 % sous de Gaulle et à plus de 57 % aujourd’hui.
A un État déjà envahissant et couteux, en une génération, nous avons hérité d’un infra-Etat, des collectivités locales gourmandes et un supra-Etat, une union Européenne bureaucratique et jacobine. Sans d’ailleurs que l’Etat national ne diminue significativement.
De surcroît, une armada de « bidules de la Républiques », hautes autorités administratives indépendantes, (CSA, etc.) consacrent le pouvoir de la technocratie -et de ses cooptés- non seulement sur l’Etat, mais sur la société toute entière. De serviteurs, les technocrates deviennent nos maîtres.
Jamais nous n’avons été autant gouvernés, dirigés, soignés, scrutés, infantilisés, taxés et commandés.
« Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde: je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. »
Alexis de Tocqueville
Jamais les bureaucrates, les politiques et les syndicalistes n’ont disposé à notre place d’une aussi grande partie du fruit de notre travail ou de notre épargne. Nous travaillons et ils décident. Ils décident de notre culture, de nos soins, de notre retraite, de l’école de nos enfants, de notre logement, de nos investissements ou de nos loisirs.
Jamais le capitalisme de copinage n’a autant fait les poches des contribuables. Des grandes banques aux industries agro-alimentaires, des entreprises de presse à celles de la culture ou du bâtiment ; une longue file d’intérêts privés ont instrumentalisé l’État pour nous interdire de choisir ou pour nous forcer à les soutenir.
Jamais depuis longtemps, le pillage invisible des classes moyennes au profit de l’État et des grandes banques par la planche à billets de la banque centrale et l’inflation n’a été aussi intense.
« La plupart des gouvernements, d’ordinaire si réservés, si difficiles, si méticuleux quant à l’institution des banques, si prompts à leur imposer toute sorte de règles arbitraires, gênantes et vexatoires, se montrent très-lâches quand il s’agit, dans les moments de crise que leurs fautes ont préparés, de leur appliquer les principes du droit commun. Ils les traitent alors comme des enfants gâtés : ils se relâchent à leur égard ; ils leur accordent, en violation de leurs engagements sacrés, au mépris des droits des particuliers, des facilités abusives, qui ne font que les encourager dans des voies fausses et préparer de nouveaux désastres. Coupable facilité, tolérance funeste, dont on a vu trop souvent les déplorables suites ! »
Charles Coquelin
Jamais depuis la loi de 1881 –hors période de guerres-, la liberté d’expression n’a connu une telle accumulation de clauses restrictives pour servir des clientèles électorales ou pour protéger le pouvoir politique.
Jamais nos lois n’ont été un tel maquis inextricable et instable favorisant le procédurier au détriment de l’honnête citoyen.
Jamais les jolis mots de fraternité, générosité et solidarité n’ont été autant détourné de leur sens pour devenir le masque hypocrite d’un vote bonne conscience destiné à vivre aux dépens des autres au travers de l’Etat.
« J’ai défendu quarante ans le même principe : liberté en tout, en religion, en littérature, en philosophie, en industrie, en politique, et par liberté j’entends le triomphe de l’individualité tant sur l’autorité qui voudrait gouverner par le despotisme que sur les masses qui réclament le droit d’asservir la minorité à la majorité. Le despotisme n’a aucun droit. La majorité a celui de contraindre la minorité à respecter l’ordre : mais tout ce qui ne trouble pas l’ordre, tout ce qui n’est qu’intérieur, comme l’opinion; tout ce qui, dans la manifestation de l’opinion ne nuit pas à autrui, soit en provoquant des violences matérielles soit en s’opposant à une manifestation contraire; tout ce qui, en fait d’industrie, laisse l’industrie rivale s’exercer librement, est individuel, et ne saurait être légitimement soumis au pouvoir social. »
Benjamin Constant
Ce monde n’est pas un monde libéral, c’est un monde dominé par des organisations étatiques surdimensionnées, par une classe politico-syndicale pléthorique et par une liste de plus en plus longue d’intérêts particuliers achetés avec les ressources publiques.
Cette crise n’est pas une crise libérale, c’est une crise de l’interventionnisme monétaire, du capitalisme de copinage et du surendettement d’État.
Rien, en l’absence de catastrophe naturelle et de guerre, ne justifie un tel désastre économique, un tel gâchis, une telle morosité et une telle angoisse.
Et au milieu de ce désastre, le débat public a été confisqué par des politiciens inamovibles, des experts autoproclamés fiers de murmurer à l’oreille des puissants et des syndicalistes qui ne représentent personne.
Tous rivalisent d’imagination pour nous proposer encore davantage d’interventions, encore davantage de taxes, encore davantage de protectionnisme, encore davantage de pouvoir pour l’État et encore davantage de planche à billets.
Nous devons revenir à ce qui a fait la force de notre civilisation : la liberté individuelle, la propriété individuelle et la responsabilité individuelle sous le règne du Droit égal pour tous.
Et un État régalien simplement chargé de faire respecter ce Droit.
Notre pays a une immense tradition libérale, il est temps de s’en rappeler.
« J’affirme que les misères et les iniquités dont l’humanité n’a cessé de souffrir ne viennent point de la propriété ; j’affirme qu’elles viennent d’infractions particulières ou générales, temporaires ou permanentes, légales ou illégales, commises au principe de la propriété. J’affirme que si la propriété avait été, dès l’origine du monde, religieusement respectée, l’humanité aurait constamment joui du maximum de bien-être que comportait, à chaque époque, l’état d’avancement des arts et des sciences, comme aussi d’une entière justice. »
Gustave de Molinari
Nous sommes des adultes libres et responsables, pas des enfants attardés devant être grondés par un Etat-papa et mouchés par un Etat-maman.
C’est aux citoyens de fixer les limites de l’action de l’État, pas le contraire.
C’est aux citoyens de contrôler la classe politique, pas le contraire.
C’est aux associations libres de permettre aux Hommes de s’entre-aider, pour donner ou pour travailler ensemble ou pour mutualiser les risques.
C’est aux individus libres de décider comment chercher le bonheur.
C’est aux individus libres de décider comment vivre, créer ou aimer.
C’est aux individus libres de décider avec qui travailler ou échanger.
C’est aux individus libres de décider avec qui partager et avec qui s’associer.
C’est aux individus libres de décider quels artistes soutenir et quelle presse lire.
C’est aux individus libres de décider quand consommer et quand épargner.
C’est aux individus libres de décider où investir et où entreprendre.
C’est aux individus libres de décider où se soigner et où instruire leurs enfants.
« Entre les mains d’un gouvernement, une grosse somme fait naître de fâcheuses tentations. Le public profite rarement, je n’ose pas dire jamais, d’un trésor dont il a fait les frais : car toute valeur, et par conséquent toute richesse vient originairement de lui. »
Jean-Baptiste Say
Nous n’avons pas à mendier le droit de conserver le fruit de notre travail, de nos échanges et de notre épargne.
Nous avons le Droit de vivre libre dans notre pays, la France.
Notre droit à la liberté, notre droit de propriété sont inaliénables.
Nous avons trop reculé, trop accepté depuis plusieurs décennies. Nous ne laisserons pas davantage les étatistes bavards saccager notre avenir et celui de nos enfants, détruire nos libertés et mettre à terre notre civilisation.
Amis libéraux, ne nous laissons pas abattre. Il est temps de sonner le tocsin de l’étatisme délirant qui mène notre pays à la tombe.
« Il y a trop de grands hommes dans le monde ; il y a trop de législateurs, organisateurs, instituteurs de sociétés, conducteurs de peuples, pères des nations, etc. Trop de gens se placent au-dessus de l’humanité pour la régenter, trop de gens font métier de s’occuper d’elle. »
Frédéric Bastiat